Concert de Machine Head

Publié le par ta soeur

Paris, Zenith, le 23/11/2011

 

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8 ans que je connais le groupe, jamais un seul concert. Quand j'ai vu l'affiche j'ai tout de suite réfléchi à la période: 23 novembre, probablement chaud. J'ai eu raison. Entre les partiels, le capes, les entraînements, les révisions et les problèmes familiaux qui explosent quand il ne faut vraiment pas, j'ai failli abandonner l'idée d'aller à ce concert.

 

Et puis, leur musique m'est revenue dans la tête. Fuck, le temps passe vite, à force de prendre des excuses on rate sa vie. J'ai pris ma place et me suis préparé pour le parcours du combattant.

J'ai proposé à une amie de venir avec moi mais elle était malade et a préféré réviser. J'étais déçu, mais c'est mieux ainsi. Explications:

 

Le Zenith n'a pas de vestiaires, et ça m'a pris la tête. Avec le temps pourri de cette semaine, venir en T-shirt signifiait choper une bonne grosse crève de la mort en 12 secondes chrono. En voiture et se taper les bouchons de Paris ou en transports au gré des horaires? Au bout de 3h de réflexion interminable, ça s'est fini en FUCK THAT SHIT, j'ai pris mon billet et le train, avec un t shirt et mon blouson, et puis bordel c'est un concert de metal pas un défilé de mode, si je chope une crève tant pis ça aura été pour un bon concert.

 

Voila, c'était mon état d'esprit en arrivant au Zenith. Près des portes, les vigiles: "Montrez nous vos slips pour vérifier si vous avez pas du C4 coincé entre les testicules" -> "oui monsieur".  Je passe, et déjà ça sent le concert de porc: les basses défoncent les murs, la fosse gueule. C'est DevilDriver qui est en train de marteler au fer rouge une salle faite pour les concerts, mais pas la musique rock: il y a plein de place, mais les guitares sont inaudibles. Seul l'usage des boules quiès permettra d'entendre les variations de jeu des musiciens, sinon on se prend juste un énorme fistfuck de grosse caisse dans l'anus et une gentille petite basse qui vient titiller la prostate au cas où la leçon n'a pas été intégrée.

 

 

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Un bon concert de metal: les signes qui ne trompent pas

 

 

Je connaissais DevilDriver de nom, mais jamais vraiment écouté. Une bonne surprise, mais vu les conditions d'écoute je me suis plus focalisé sur les dangers des circle pit que la qualité musical intrinsèque du groupe. C'était méchamment bourrin, façon gros motards tatoués qui défoncent tout sur leur passage. Marrant.

Du coup j'ai raté Darkest Hour, et connais pas, donc tant pis.

 

 

Après ça arrive un autre groupe, Bring me the Horizon. La première chose qui m'est venu à l'esprit est "c'est quoi ces putains d'emos?". Et pourtant, malgré une musique des plus monotones j'avais l'impression de les connaitre. J'ai fini par retrouver: on voyait tout le temps leur tronches sur la page d'acceuil de myspace. Et à chaque fois j'avais la même réflexion: "C'est quoi ces mecs tatoués qui sont coiffés comme ma soeur et qui ont des lèvres de suceuses?" (vanne facile détectée et refusée). On va dire ça simplement: ce sont des imposteurs. Les tatouages indiquent généralement une certaine virilité, mais surtout un choix, une histoire, une signification sérieuse. Chez eux j'ai l'impression de voir une vitrine censée impressionner, c'est tout. Certes, c'était une musique violente, mais quand au bout de 15 minutes, ça ne bouge pas d'un iota et que le chanteur ne sait que hurler bêtement comme un ado de 14 ans, c'est lassant.

 

Puis bon, une chanson ou le mec parle de se mettre une "bullet in the head" en imitant des signes de flingues avec sa main, c'est rigolo mais allo quoi les gars passent probablement plus de temps à se coiffer devant leur glace qu'à se questionner sur leur pathétique existence. Vasy mec, tiens tes promesses et flingue toi, ça sauvera le monde de ta tête de cul et ta voix de merde.

Je suis parti extérioriser ma colère sur un sandwich.

Je tiens d'ailleurs à remercier les personnels du Zenith qui m'ont fait passer ma bonne vieille carte electron sur le stand t shirt car elle ne passait pas sur la machine du bar. C'était pro, j'ai pu manger, merci.

 

C'est avec un excellentissime sandwich jambon fromage que je vais donc attendre la fin du set de Bring me the Horizon. Le chanteur n'arrête pas de hurler encore et encore comme un castrato, et se met pratiquement à exiger des wall of death et des circle pit toutes les 5 minutes. C'est bon bonhomme, la fosse est une entité vivante autonome, pas besoin de la commander tout le temps!

Bref, tout le monde en avait marre, c'était fatigant de les voir marteler toujours la même pseudohaine. C'est pas tout de travailler son look, faut aussi travailler ses compétences musicales. Et accessoirement être sincère, mais vu leur gueule ça leur passe probablement au dessus.

 

 

Juste pour le plaisir, faisons une petite comparaison arbitraire et tout sauf pertinente: voici les premières images que me donne google quand je tape

 

DevilDriver

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Bring me the Horizon

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Machine Head

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Cherchez l'intrus.

Aller c'est bon on a compris, passons au vrai concert.

 

 

Machine Head. Fuck yeah. Au milieu de la fosse, je sais très bien ce qui va m'arriver, et j'attends que ça. Le public est déjà chaud rien qu'à la montée des drapeaux et des balances. Les lumières s'éteignent. Sangre Sani retentit tandis que des trainées rouges sang apparaissent sur la toile projetée, finissant par montrer le logo MH. Le groupe arrive sur scène. Hurlements. Et arrive la monstrueuse I Am Hell.

 

 

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ARE YOU READY MOTHERFUCKERS?

 

 

La chanson s'emballe, la fosse aussi. Les pogos commencent, et sont violents, très violents.

Manuel de survie à l'attention des metalleux: plier les jambes, ouvrir les bras, ne pas résister contre un bonhomme torse nu dont les deltoïdes sont plus gros que mes biceps.

Je suis plutôt du genre à "danser fort" et bousculer un peu, mais il faut avouer que c'est marrant et totalement logique de se bastonner avec une chanson pareille. Simplement, ce petit paragraphe pour dire que ce sera comme ça tout le long du concert. Autant j'étais déçu que mon amie soit pas venue, autant je crois qu'elle aurait finie en charpie vu son état (quoique les mecs sont généralement pas cons et n'écrase pas ce qui a des seins).

 

Revenons au concert en lui même: le son est inégal, très brouillon, mais l'énergie dégagée par la bande à Flynn est énorme. Les mecs sont au taquet et l'exécution est irréprochable.

 

 

Set List:

  1. I Am Hell (Sonata in C#)
  2. Be Still and Know
  3. Imperium
  4. Beautiful Mourning
  5. The Blood, the Sweat, the Tears
  6. Locust
  7. This Is the End
  8. Aesthetics of Hate
  9. Darkness Within
  10. Old

  11. Bulldozer
  12. Ten Ton Hammer

  13. Halo
  14. Davidian

 

 

 

Be Still and Know enchaîne, le public est captivé par l'intro magique, survolté sur le couplet et chante en choeur sur le refrain. Imperium et sa rythmique façon rouleau compresseur défonce tout sur son passage et encore une fois on se retrouve à hurler les paroles. Beautiful Mourning continue dans le massacre total. FUCK YOU ALL. C'est juste trop bon. Le groupe envoie la sauce façon XXL, c'est incroyable!

 

Le classique ultime The Blood, the Sweat, the Tears est hurlé par toute une cohorte de fans en furie, les pogos deviennent un infâme maelström pendant que le groupe donne tout ce qu'il peut. Ils sont 4 et chacun se lache, on sent un groupe rodé, qui sait ce qu'il fait mais qui reste spontanné. Locust et This is the End repasse vers un registre un peu plus mélodique. On sent quand même à ce moment que Robb Flynn a quelques difficultés pour le chant clair aigu, qui est donc repris par Adam Duce et Phil Demmel. Et ça passe crème. On a vraiment la démonstration d'un groupe qui fonctionne ensemble. J'ai trouvé ça beau, même touchant (entre deux défonçages d'épaules par des bodybuildés).

 

 

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Je revois Robb Flynn disant "We need a lot of energy for this song, can you do this for us?". Et là, Aesthetics of Hate. Oh putain oui! Je me suis laissé porté par l'hystérie totale de la fosse. C'était une putain de guerre, et M.Flynn vit que cela était bon. On était dans l'incarnation totale de la chanson en fait. Les solis sont déments et totalement assurés, juste du putain de metal et des malades en train de le vivre physiquement en face d'un groupe remonté à bloc. Imaginez plus de 2000 furieux en train de gueuler "LET THE HANDS OF GOD STRIKE THEM DOWN". J'en ai encore des frissons.

 

Le groupe quitte la scène, une guitare acoustique est posée au milieu. Robb revient seul, et nous fait un discours très touchant avec une rapide biographie du groupe, pour dire que le chemin parcouru a été grand et a été possible grâce aux fans, peu importe qu'ils aient connu le groupe au début ou récemment. Et il espère que si nous sommes là, c'est pour partager comme eux la douleur et la colère, par la musique. Et alors il joue Darkness Within, aka l'exacte opposée de la chanson précédente! Seul, avec une petite guitare, chantant de manière clair devant tout un public. Surprenant et très intimiste en même temps. Le public reprendra le refrain en coeur avec beaucoup d'énergie. A la fin de la chanson le groupe s'arrête (!), mais nous continuerons à chanter l'air, plusieurs fois. Le groupe semble ravi, M.Flynn arbore un énorme sourire.

 

 

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Revenant aux bonnes vieilles valeurs, Old dénote et recasse tout partout héhé. Après le réconfort, le démontage de côtes par des inconnus. Je me rappelle notamment d'une énorme masse totalement bourrée qui se balladait à contre courant, n'importe où, et prenait aléatoirement des gars dans la fosse par la tête pour chanter la chanson avec eux, genre "amitié virile".

 

On a le droit à Bulldozer puis Ten Ton Hammer (que je ne connaissais pas, honte sur moi) qui remet le couvert niveau brutalité. A croire que nous nous sommes transformé en bêtes sans aucune notion du temps ou de la courtoisie (on ramassait toujours les gars tombés cela dit).

 

Le groupe terminera par deux classiques: Halo et ses magnifiques envolées lyriques, chantées comme si demain n'existait plus. Et Davidian, juste pour rappeller pourquoi Machine Head a été et est un monstrueux groupe de metal.

 

 

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sous titres: FUCK YOU AAAAAAALL

 


C'était monstrueux, d'une puissance inégalée. Un son de merde, mais un groupe au sommet de son art secondé par un public complètement survolté qui se défonce dans tous les sens du terme, scandant sans cesse les paroles avec Robb Flynn. Une communication totale avec le public, pour un moment inoubliable. Fuck, ce concert était monumental.

 

 

Une petite vidéo histoire de donner l'ambiance (tout en imaginant que la fosse porte très bien son nom à ce moment)

 

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